Comprendre l’exposition carrée en vidéo
Comprendre l’exposition carrée en vidéo
Pour rappel, l’exposition triangulaire, c'est quoi ?
Traditionnellement, l’exposition repose sur trois réglages fondamentaux :
- L’ouverture du diaphragme (f/) : contrôle la quantité de lumière qui entre dans l’objectif.
- La vitesse d’obturation (shutter speed) : détermine combien de temps la lumière atteint le capteur.
- La sensibilité ISO : règle la manière dont le capteur réagit à la lumière.
Ces trois paramètres forment le triangle de l’exposition : toucher à l’un oblige à ajuster les deux autres pour garder la même luminosité.

L’exposition carrée : LA méthode pour la vidéo
En tournage vidéo, cette logique devient carrée, car deux côtés ne bougent plus :
- La vitesse (Shutter) : bloquée à 1/50 s pour du tournage à 25 images/seconde.
- L’ISO : fixé sur l’ISO natif du capteur.
Les deux seules variables de réglage sont alors : - L’ouverture du diaphragme, pour gérer la profondeur de champ et la quantité de lumière.
- Le filtre ND (Neutral Density), pour doser la lumière sans changer ni la vitesse ni l’ISO.
Cette approche rend l’exposition
plus stable et plus cohérente d’un plan à l’autre.
Le carré symbolise l’équilibre : chaque côté du cadre (shutter, ISO, diaph, ND) participe à un ensemble fixe et maîtrisé.
L’ISO natif : la base lumineuse du capteur
Chaque caméra possède un
ISO natif, défini par le constructeur.
C’est la sensibilité à laquelle le capteur délivre
le meilleur rapport signal/bruit et la
meilleure dynamique.
Au-delà de cette valeur, l’amplification du signal crée du
bruit numérique (grain et dégradation de l’image).
En dessous, la
plage dynamique se réduit, et les hautes lumières perdent en détail.
Il est donc conseillé de
filmer au plus près de l’ISO natif, et de jouer plutôt sur l’ouverture ou le filtre ND pour gérer la lumière.
Pourquoi régler le shutter à 1/50 s
En Europe, le standard de tournage est de
25 images/seconde, ce qui impose une vitesse d’obturation d’environ
le double de la cadence, soit
1/50 s.
Cette valeur produit un flou de mouvement naturel et fluide, proche de la perception humaine.
Exceptions possibles :
- Pour des scènes d’action rapide (combat, sport, cascade), on peut monter à 1/100, 1/200 ou plus, afin de figer les mouvements.
- Pour un
time-lapse, on adapte librement la vitesse selon l’effet recherché.
En dehors de ces cas, le 1/50 reste la référence pour un rendu cinématographique équilibré.
Le filtre ND variable : un outil essentiel
Le
filtre ND (Neutral Density) agit comme une paire de lunettes de soleil pour ton capteur.
Il réduit la quantité de lumière sans altérer les couleurs ni la netteté.
Il existe en version
fixe (ND2, ND4, ND8, etc.) ou
variable, monté sur l’objectif ou intégré à la caméra.
Le filtre ND variable est particulièrement utile en extérieur : il permet de garder une grande ouverture (donc une faible profondeur de champ) même sous forte luminosité, sans surexposer l’image.
L’ouverture et la profondeur de champ
L’ouverture, notée
f/, influence à la fois la lumière et la
profondeur de champ.
Plus le chiffre est petit (f/1.8, f/2.8), plus l’ouverture est grande : l’image devient lumineuse, et la zone de netteté se réduit.
À l’inverse, une petite ouverture (f/8, f/11) donne une image plus sombre mais plus nette sur toute la profondeur.
L’ouverture est donc le paramètre clé pour créer une
ambiance visuelle : isoler un visage, garder un arrière-plan flou, ou au contraire tout rendre net selon le style du plan.
Donc si l'on veut obtenir une courte profondeur, mon diaph est très ouvert et mon filtre ND devient indispensable !
Et petit exo pour terminer:
Maîtriser l’exposition carrée en condition réelle
- Choisis un sujet fixe en extérieur avec lumière naturelle (ex. : une personne assise, un objet sur table).
- Règle ta caméra sur 25 i/s et 1/50 s de vitesse d’obturation.
- Active l’ISO natif de ton capteur (vérifie la fiche technique de ta caméra).
- Commence avec ton filtre ND retiré et ton diaphragme à f/8.
- Ouvre progressivement le diaph jusqu’à f/2.8 pour observer l’impact sur la profondeur de champ.
- Rééquilibre ensuite l’exposition à chaque ouverture en ajustant uniquement le ND.
- Compare les plans : même luminosité, mais profondeur de champ différente.
- Refais la même séquence en intérieur, sans ND, avec lumière constante.
- Analyse les différences de rendu entre lumière naturelle et artificielle.
- Conclus sur l’importance du couple ouverture/ND dans la maîtrise du style visuel.
Merci de m'avoir lu
Eddy Creuzet
Je suis Chef opérateur camera fiction, Pub ou Corporate depuis + de 20 ans
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